Campagne de séduction pour recruter des médecins à Coaticook

SOINS. Visites guidées, réseaux sociaux, capsules vidéo, infolettres et tournée de colloques font partie des moyens déployés pour opérer une grande séduction afin d’attirer des médecins à Coaticook. Par Maryse Mathieu Une première capsule promotionnelle a été lancée mardi (4 septembre) et trois autres s’ajouteront dans les trois prochaines semaines. Une page Facebook (MDaCoaticook) a été créée et la Clinique médicale de Coaticook diffuse les vidéos sur Youtube, dans lesquels des médecins y vantent les avantages d’œuvrer dans leur équipe. La démarche a été initiée par ce groupe de médecine familiale (GMF), supporté par la Chambre de commerce et d’industrie de la région de Coaticook, la Ville de Coaticook, la Caisse Desjardins des Verts-Sommets de l’Estrie et la Laiterie Coaticook. Parmi les médecins mis à contribution, il y a un jeune couple pratiquant à la Clinique depuis à peine un an. «Au salon (de médecins-résidents) à Bromont, plusieurs sont venus nous voir et, en ce moment, on fait des visites (guidées) à ceux qui étaient les plus intéressés», explique Dr David Desjardins, originaire de Sutton. Âgé de 32 ans, il lorgnait la région pour s’y établir avec sa conjointe omnipraticienne, Sandrine Routhier. Celle-ci, âgée de 27 ans, avoue avoir eu la chance de sa vie en décrochant un poste de médecin dans sa ville natale, dès l’obtention de son diplôme. Heureuse, elle communique sa joie de vivre dans son patelin: «On part à pied ensemble le matin pour travailler et même chose le soir. C’est vraiment l’fun!», s’exclame-t-elle, dans un grand éclat de rire. «Mais on n’a pas toujours les mêmes horaires. Parce que je travaille à l’urgence aussi», ajoute celle qui effectue aussi des suivis de grossesse, tandis que son conjoint pratique également dans les CHSLD. 7000 personnes sans médecin en 2020 D’ici les deux prochaines années, six médecins de famille quitteront pour la retraite ou changement de pratique dans la grande région de Coaticook. Si rien n’est fait, plus de 7000 personnes se retrouveront sans médecin à ce moment. Une réalité que souhaite éviter la CCIRC et s’implique dans la campagne de recrutement. «Ça fait partie de notre mission, car les entreprises qu’on attire ici recherchent des endroits où il fait bon vivre et où il y a des services de santé pour leurs employés», fait savoir le directeur général de l’organisme économique, Roger Garceau. Sa collègue à la présidence de la CCIRC, Caroline Thibault, indique que la région est très sensible et motivée à la cause. «En une seule demie journée, on a trouvé tous nos partenaires financiers du projet», se réjouit-elle, ne voulant toutefois pas dévoiler le montant destiné à la campagne de séduction, prévue sur deux ans. L’appui de la population est important, s’entendent pour dire les intervenants au dossier, car cela pourrait influencer le ministère de la Santé à réaliser l’ampleur du problème. Puisque peu importe le nombre de candidats qui veut travailler à Coaticook, c’est le Ministère de la Santé qui autorise les postes. La compétition est toutefois féroce pour magnétiser les candidats médecins où les municipalités voisines se retrouvent à la fois rivales et complémentaires dans leur rôle d’attraction. Puisqu’à part Coaticook, certains peuvent être davantage charmés à l’idée de pratiquer à Magog ou à Sherbrooke. «Ici, c’est une région pas si difficile à vendre, lance Dre Routhier. On est près de tout. On a une super clinique médicale avec d’autres médecins d’expérience.» Son conjoint renchérit: «Une fois qu’on y a mis les pieds ici, on réalise combien c’est une belle région», se plait-il à dire, précisant combien l’endroit lui permet de pratiquer de nombreux sports. «Ils sont l’fun à voir! On les voit sur les pistes de ski de fond et de vélo, même en kayak sur la rivière», apprécie Mme Thibault.

La Clinique médicale de Coaticook se mobilise pour lancer une opération charme afin de recruter des médecins. L’objectif consiste à combler les futurs départs et ainsi éviter que de nombreux patients se retrouvent sans médecin.