Dangers à la ferme: l’importance de la sensibilisation chez les jeunes

COATICOOK. Depuis son implantation à Coaticook en 2009, Sécurijour a sensibilisé plus de 1000 jeunes aux dangers qui les guettent en milieu rural. Avec les récents accidents tragiques sur des fermes, les organisateurs rappellent l’importance d’une telle activité.

«On croit réellement qu’une telle sensibilisation peut mener jusqu’à sauver des vies», mentionne l’un des principaux chefs d’orchestre du Sécurijour à Coaticook et technicien en prévention incendie à la MRC de Coaticook, Christian Létourneau.

Chaque printemps, entre 150 et 180 élèves de niveau primaire se donnent rendez-vous au CRIFA afin d’en apprendre davantage sur la sécurité en milieu agricole. «On parle de machinerie et des dangers que peuvent présenter les silos à grain. Il y également une partie relative à la sécurité incendie ainsi qu’à l’apprentissage de techniques de réanimation. Ce qui est bien, c’est que les jeunes peuvent ramener leurs savoirs à la maison et en parler avec leurs parents.»

M. Létourneau indique également qu’aucun accident grave ni décès impliquant des jeunes d’âge primaire n’est survenu sur des fermes depuis la création de Sécurijour dans la Vallée.

L’an prochain, Sécurijour accueillera un nombre record de participants, soit 225.

Stress et fatiguent peuvent tuer, aux dires d’une psychologue

La psychologue Pierrette Desrosiers s’interroge quant à elle sur les facteurs qui peuvent contribuer à des accidents mortels, comme ceux survenus au cours des derniers mois sur des fermes de la région. Les agriculteurs font face à de nombreux dangers dans leur environnement, comme des pièces tranchantes mal protégées ou encore des émanations toxiques. Toutefois, Mme Desrosiers dit que l’enjeu humain est laissé pour compte. «Il y a beaucoup de prévention face aux dangers reliés aux équipements et produits sur la ferme, mais très peu de sensibilisation sur l’impact du stress en lien avec les accidents», croit-elle.

Dans bien des cas, des facteurs comme des niveaux de stress élevés, de longues heures de travail et un manque de sommeil peuvent contribuer aux accidents. «Comme psychologue de travail, mes interventions dans les entreprises depuis 20 ans reposent régulièrement sur des entrepreneurs qui banalisent l’importance du sommeil, d’une alimentation saine, de la gestion de leur stress et de leurs émotions. Ils surestiment leurs capacités physiques à produire sous pression. En contrepartie, ils sous-estiment l’effet du stress et l’impact de celui-ci sur la prise de décisions. Un accident peut arriver même aux producteurs les plus expérimentés», précise Mme Desrosiers.