C’est la saison des prunes à Compton

CUEILLETTE. À l’aube de la saison des pommes à Compton, un autre fruit fait le bonheur des gourmands: la prune.

Au verger Ferland, les pruniers font partie du paysage agricole depuis 1978. La culture de ce fruit ne date donc pas d’hier. Il faut retourner dans les années 1930 pour voir l’apparition de la culture de prunes dans la Vallée. «À l’époque, chacun avait son petit prunier sur son terrain, avance le propriétaire du verger Ferland, Martin Ferland. Ici, au verger, on peut se targuer d’avoir été les premiers à la commercialiser et à l’offrir en autocueillette.»

Aujourd’hui, deux variétés de prunes sont offertes aux autocueilleurs qui font la route jusqu’au verger du chemin de La Station. D’abord, la Mont-Royal, la plus populaire, qu’on peut déguster ces jours-ci. Aux alentours du 10 septembre, ce sera au tour de la Stanley de faire son apparition dans les branches des pruniers.

Au cours des dernières années, l’équipe du verger Ferland a essayé d’ajouter quelques nouvelles variétés à son offre, mais, hélas, sans succès. «Tout était une question de rusticité, précise M. Ferland. Les arbres n’arrivaient pas à passer à travers nos hivers québécois.»

Bien que la culture des prunes ne représente qu’une infime partie des milliers de pommiers sur son site, cela n’empêche pas les employés du verger Ferland de transformer ce fruit. On en fait une gelée, des produits alcoolisés, comme un cidre aromatisé et une mistelle (lequel a gagné la médaille d’argent à la plus récente Coupe des nations!), en plus de l’utiliser dans la création d’une sauce, encore plus succulente que celles de marques populaires qu’on retrouve en épicerie, aux dires de M. Ferland. «En plus, elle se marie très bien à la cuisson de certaines viandes», ajoute-t-il.

Depuis quelques jours, le téléphone ne dérougit pas au verger. «Même s’il s’agit d’une culture un peu plus marginale, les gens attendent avec impatience les prunes. Je dirais même qu’elles sont plus populaires que nos poires», note le propriétaire des lieux.

La récolte ne dure que quelques jours. Pour pallier à cette «problématique», on souhaite implanter une nouvelle variété dans les champs, la Empress. «On souhaite étirer la saison, confie Martin Ferland. Il faut dire qu’une prune, ça se conserve moins bien qu’une pomme. C’est un fruit plus fragile. Quand elle est mûre, elle devient très sucrée. Les fourmis, les ratons-laveurs et d’autres bestioles n’ont pas trop de difficulté à la trouver.»

Pour ceux qui n’auront pas la chance de cueillir les prunes, la saison des pommes, elle, est à nos portes. Déjà, les gourmands peuvent déguster la Paulared.