L’autocueillette pour mieux courtiser les familles

AGROALIMENTAIRE. Désireux de se tailler une plus grande place et de courtiser davantage les familles, 36 producteurs de la région se sont unis dans le but de lancer la campagne «L’autocueillette, c’est créateur de souvenirs»

Encadrés par le Conseil de l’industrie bioalimentaire de l’Estrie (CIBLE), les producteurs ont commencé à se questionner, il y a quelques années, sur les gestes à poser pour attirer davantage les consommateurs dans les champs dans le but de cueillir eux-mêmes leurs fruits et légumes. De cette réflexion est née l’idée de promouvoir davantage les fermes de la région. «Les producteurs ont jugé qu’il y avait un excellent potentiel et qu’il fallait exploiter le principe de l’autocueillette», exprime Ghislain Lefebvre de l’organisme CIBLE.

Cibler la famille fut unanimement l’idée maîtresse à exploiter pour cette campagne de promotion lancée officiellement cette semaine.

Un plan de communication a été élaboré au cours de l’année 2015. «La stratégie consistait à cibler les familles, les gens de 25-45 ans généralement bien branchés sur les médias sociaux et le web, indique Ghislain Lefebvre. Il y a beaucoup de partage qui se fait sur Facebook, on mise beaucoup sur le web et nos documents (affiches et 40 000 dépliants) pour véhiculer le message. Notre objectif consiste à susciter la curiosité des familles et à se procurer de la visibilité.»

Ghislain Lefebvre insiste pour dire que cette campagne de promotion n’aurait pas été possible sans l’engagement total de ces producteurs. Ceux-ci sont situés un peu partout en région : Ascot Corner, Bury, Compton, Magog, Stanstead, Sherbrooke, Waterville, Weedon, Hatley, Cookshire, etc.

Ce sont des producteurs de fraises, de framboises, de bleuets, de poires, de prunes, de citrouilles, de tournesols et de sapins de Noël.

Activité festive

C’est sur la ferme Au Pré Bleu, à Ascot Corner, que les producteurs se sont pointés pour le lancement de la campagne. Le propriétaire Olivier Simard se réjouit de cette initiative. «Par le passé, je me voyais uniquement comme un producteur de petits fruits (fraises, framboises et bleuets), mais j’ai réalisé au fil des ans que l’autocueillette en famille constituait une activité très festive, affirme Olivier Simard. C’est important pour nous, les producteurs, de bien accueillir les visiteurs et d’animer nos sites.»

Ce dernier croit que ces visites dans les champs sont effectivement créatrices de souvenirs.

«C’est un projet très mobilisateur, de renchérir Janie Perron de la ferme Bec Bleu. Il faut prendre les moyens d’amener les familles dans les champs, c’est le nerf de la guerre. Jadis, on voyait l’autocueillette comme une nécessité, une façon de faire des réserves pour l’hiver. Mais là, on assiste à un retour aux sources et ça englobe les jeunes familles. L’autocueillette, c’est vraiment créateur de souvenirs.»

«Il y a 25 ou 30 ans, nous avions toujours un oncle qui demeurait à la campagne, ce qui nous incitait à s’y déplacer, mais les temps ont changé. Les liens familiaux ne sont plus les mêmes. Il faut donc trouver d’autres manières d’amener les gens sur nos fermes pour se connecter à la nature», enchaîne pour sa part Sylvie Bolduc des Plantations Stéphan Perreault.

Représentant du MAPAQ et présent au point de presse annonçant la campagne de promotion, Serge Roy affichait sa satisfaction. «Au départ, quand on s’est mis à réfléchir sur une façon de redonner un second souffle à l’autocueillette, il nous fallait une promotion simple, mais efficace, dit-il. Je dois dire que les producteurs se sont montrés très imaginatifs et ont su faire preuve d’originalité.»

Ce dernier n’a pas manqué de signaler que le ministère de l’Agriculture a injecté une somme de 40 000 $ pour appuyer cette campagne.