Les hockeyeurs coaticookois sont-ils sous-classés?

Les succès des différentes formations de hockey de la Vallée font jaser dans le milieu, et ce, depuis plusieurs années déjà. Tandis que plusieurs parents, entraîneurs et joueurs sont fiers des résultats, d’autres soulèvent un doute quant à une possible sous-classification des jeunes sportifs coaticookois.

Entraîneur de l’équipe Hockey Expert bantam B de Sherbrooke, Martin Boisvert est l’un des premiers à s’exprimer publiquement face à cette problématique. «Il y a des joueurs au bantam B qui devraient évoluer dans le A et même dans le double lettres (ce qui représente des catégories de niveau supérieur). C’est vraiment injuste», juge celui qui en est à sa première année derrière le banc.

Pour dénoncer cette situation, M. Boisvert a fait parvenir une lettre au sein de l’organisme Hockey Sherbrooke. «Je l’ai écrite après notre match de samedi (22 mars), car je n’en croyais pas mes yeux. Au départ, je voulais porter plainte, mais on m’a dit que ça n’allait rien changer. J’ai donc opté pour une lettre. Au départ, je pensais être seul à penser de cette façon, mais je me suis vite aperçu qu’on m’appuyait. Une trentaine d’entraîneurs m’ont écrit pour me dire qu’ils étaient contents que j’en parle.»

Selon le signataire de la lettre, laisser des joueurs évoluer dans un niveau plus faible constitue un frein à leur développement. «Ils ne peuvent pas s’améliorer. Ce n’est pas de leur rendre service de les laisser à ce niveau», croit-il.

Déception… et solution

Le président de l’Association de hockey mineur de Coaticook, Steve Lanciaux, se désole de cette sortie de l’entraîneur sherbrookois. Faire des commentaires de la sorte, ce n’est pas connaître la situation du hockey à Coaticook, juge-t-il.

«Nous ne sommes pas assez nombreux pour créer une équipe dans le double lettres, estime-t-il. De plus, quand tu montes de niveau, ça coûte également plus cher pour les parents. Je ne peux pas et je ne veux pas gérer le portefeuille des parents. Si on forçait les choses, peut-être qu’on empêcherait des jeunes de jouer au hockey et je ne veux pas ça.»

«On n’a jamais retenu nos joueurs d’aller à l’extérieur pour s’améliorer non plus», rajoute-t-il.

M. Lanciaux dit présentement travailler sur une solution à cette situation. «Nous sommes présentement en pourparlers avec Magog afin de s’associer et de créer notre équipe double lettres. Si on obtient l’accord de nos membres et des parents, le dossier cheminera ensuite vers Hockey Estrie. Ce sera ensuite à eux de trancher.»