Pur noisetier comparé à l’effet placebo

L’entreprise Pur noisetier a été la cible de nombreuses critiques lors d’un reportage diffusé à l’émission La Facture, sur les ondes de Radio-Canada, le 27 mars dernier.

La citation la plus virulente a été lancée par le gastro-entérologue, Mickael Gouin. «L’hypothèse d’absorption de l’acidité n’a aucun sens. Quand un produit a autant d’effets sur autant de maladies, c’est très en faveur de l’effet placebo. Tant mieux pour ces gens qui se disent soulagés», a-t-il raconté aux caméras de La Facture.

Ce genre d’affirmations rend bouillant le porte-parole des produits de l’entreprise originaire de Martinville. «Aurais-je «scrappé» 35 ans de carrière en mettant ma face sur une affaire qui serait du vent?, se questionne le comédien. C’est certain, il y a quelque chose qui vient soulager, si le mal est causé par l’acidité.»

Selon le site internet de Pur noisetier, les fameux colliers produits à raison de plus de 600 000 annuellement peuvent apaiser les douleurs reliées à l’arthrose, au psoriasis, aux migraines ainsi qu’aux caries. Toutefois, selon le pharmacologue Jean-Louis Brazier, cette théorie ne tient pas la route. «Tout ça tient du fantasme, indique-t-il. S’il y avait un excès d’acidité, ce dernier ne peut pas passer à travers la peau pour aller se réfugier spécifiquement dans du bois. Il n’y a rien qui le prouve. Surtout que le psoriasis est une maladie auto-immune et que l’acné dépend des hormones. Si, au contraire, on réussit à le prouver scientifiquement, hé bien ce sera une découverte publiable.»

La Facture s’est également entretenue avec le docteur Stanley Volant. D’origine innue, ce spécialiste ne croit pas aux prétentions de Pur noisetier, même si l’entreprise dit avoir été inspirée des autochtones. «Il n’y a rien de scientifique qui le démontre», insiste-t-il.

L’émission radiocanadienne a également rencontré la directrice de recherches de Pur noisetier, Mariana Royer. «On parle plus spécifiquement d’oxydation, versus absorption», a-t-elle avoué. D’ailleurs, les quelque 250 000 $ prévus pour la recherche ont été plutôt investis dans le développement de nouveaux produits, selon La Facture.

Au moment d’écrire ces lignes, la présidente de l’entreprise, Geneviève Lagacé, n’avait pas retourné l’appel du Progrès de Coaticook.