Des producteurs de porcs poursuivent le gouvernement

Deux producteurs de porcs de la MRC de Coaticook figurent parmi les demandeurs qui poursuivent les anciens ministres délégués à l’Agriculture, aux Pêcheries et à l’Alimentation du Québec, Yvon Vallières et Laurent Lessard, ainsi que le procureur général de la province pour une somme de 6,6 millions de dollars.

Raymond D’amours, de Compton, et Louis Hébert, de Saint-Herménégilde, sont dans le groupe des neuf producteurs de l’Estrie, de la Montérégie et de la Beauce. Ils sont aussi au sommet des demandeurs avec des réclamations totalisant 1,2 M $ et 1,8 M $ respectivement. Denis Audet, un homme d’affaires de Compton, figure également sur la liste des demandeurs.

 

Cette requête déposée à la Cour supérieure du Québec par Me Ghislain Richer, le 7 juin, s’explique par le désir des producteurs de réclamer les investissements nécessaires à la création de la coopérative Qualiporc en 2004. Ce regroupement visait l’abattage et la transformation de porcs ainsi que la commercialisation de coupes de porc de qualité supérieure. «En 2004, lorsqu’on parle de Qualiporc, on parle de 116 producteurs avec un volume de 600 000 porcs par année, on parle d’un objectif d’abattage de 12 000 porcs par semaine, on parle d’investissement de 22 M $», lit-on dans la poursuite.

 

Mais pour aller de l’avant, les banques demandent l’engagement du gouvernement du Québec, un appui qui donnerait aussi accès à multiples programmes d’aide. Les producteurs frappent plusieurs fois à la porte du gouvernement avant qu’Yvon Vallières se compromette timidement en émettant un avis positif, mais temporaire.

 

Laurent Lessard lui succède après une élection et retire l’avis positif, puis toutes les autres demandes adressées au ministre furent rejetées par la suite.

 

La poursuite qualifie cette façon de faire d’illogique, burlesque, illégale, déraisonnable et pour les mauvaises raisons. «De plus, le ministre Lessard était en conflit d’intérêts dans la gestion de ce dossier, Qualiporc étant directement en compétition avec le groupe Olymel. Or, ce groupe est la propriété de la Coop fédérée (70 %) et de la Société générale de financement (30 %), et son procureur était, à l’époque, président du Parti libéral du Québec», observe-t-on dans le document.

 

Les producteurs attribuent la faillite de Qualiporc au comportement du gouvernement ainsi qu’aux attentes que les propos d’Yvon Vallières avaient créées.