Réjean Hébert: faire le saut en politique pour défendre la santé et les aînés

Gériatre de profession et doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke, le docteur Réjean Hébert fait le saut dans l’arène politique provinciale et tentera de ravir le comté de Saint-François lors du scrutin du 8 décembre prochain. Ce candidat du Parti québécois fera campagne sous les thèmes de la santé et de la protection des aînés, deux dossiers qui l’ont suivi tout au long de sa carrière professionnelle.

Réjean Hébert habite la région depuis 1975. C’est d’ailleurs à Sherbrooke qu’il a reçu sa formation en tant que médecin de famille. «Un accident de parcours» survient et dirige le docteur Hébert vers la gériatrie. «C’était un domaine encore peu développé à l’époque et il y avait des percées. J’ai voulu tenter ma chance», indique celui qui s’est finalement retrouvé plus tard à l’Institut de gériatrie de Sherbrooke en tant que directeur du Centre de recherches. Il occupe également le titre de doyen de la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke.

La consultation publique sur les conditions de vie des aînés qu’il a coprésidée en début d’année a largement contribué à son arrivée sur la scène politique. «Ça fait deux ans que je pense à faire le saut et à me présenter comme candidat péquiste. Les trois dernières semaines ont été très déterminantes. La faible réponse des libéraux de Jean Charest face à la consultation sur les conditions de vie des aînés m’a aussi convaincu de joindre les rangs péquistes.» À entendre les propos du candidat du Parti québécois de Saint-François, la santé occupe une place de choix dans sa liste de priorités. Ce dernier met en garde contre les dangers d’un système de santé privé prôné par l’Action démocratique du Québec (ADQ). «Ils nous font miroiter un système qu’ils croient gratuit. Or, ce n’est pas vrai. On parle de primes pouvant aller jusqu’à 15 000 $ annuellement. De plus, l’arrivée du privé drainera les ressources du système public. Les médecins et infirmières pourraient être intéressés par les conditions de travail au privé et s’en aller dans de grands centres, comme Montréal et Québec. Les régions écoperont encore davantage.»

Dans cette optique, le docteur Hébert se range derrière sa chef de parti, Pauline Marois, qui promet un médecin de famille par personne, d’ici la fin d’un premier mandat péquiste. «C’est réalisable, promet-il. Nous (le gouvernement péquiste) avons mis en place les conditions nécessaires en augmentant le nombre d’admissions dans les facultés de médecine en 2003. Aujourd’hui, on en voit les résultats. Maintenant, il faut s’assurer qu’il s’en aille vers la pratique de la médecine familiale. C’est ce dont le système a besoin pour fonctionner.»

Enjeux locaux

Les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire font aussi partie des priorités du candidat péquiste du comté de Saint-François. «Dans ces deux secteurs, il faut s’assurer que le produit soit également transformé ici. Ça aiderait nos entreprises. De plus, on s’assurerait d’une qualité supérieure puisqu’au Québec, les normes de qualité sont encore plus rigoureuses.»

La lutte au décrochage scolaire, surtout en milieu rural, doit être un dossier suivi de près, selon M. Hébert. «Il faut améliorer l’encadrement des élèves en difficulté et renforcer le secteur professionnel, comme le CRIFA.»

Prenable, le comté de Saint-François?

L’actuelle députée de Saint-François, la libérale Monique Gagnon-Tremblay, est en poste depuis maintenant 23 ans. Réjean Hébert croit-il être en mesure de lui ravir son titre? «Je crois que ce sera difficile, admet-il. Le comté est prenable. Si je n’y croyais pas, je ne me serais pas présenté. Aussi, si j’avais voulu une place assurée, je me serais présenté dans une forteresse péquiste. Je veux représenter les électeurs de mon comté.»

Aux élections de 2007, Mme Gagnon-Tremblay avait obtenu une majorité de quelque 2700 voix. D’ores et déjà, les chroniqueurs politiques parlent d’un duel de «titans» entre les deux candidats. «Je trouve ça flatteur, mentionne Réjean Hébert. J’ai beaucoup de respect pour Mme Gagnon-Tremblay, mais, à ce stade-ci, je pense que je suis en mesure d’effectuer un meilleur travail qu’elle.»