Le Sentier poétique de St-Venant-de-Paquette célèbre ses 10 ans

Richard Séguin projette l’image d’un artiste multidisciplinaire qui ne montre aucun signe d’essoufflement. Il s’affiche aussi comme un valeureux pèlerin des causes environnementale. Ses engagements et ses multiples interventions en témoignent avec éloquence. Mais il est aussi un fervent défenseur de la ruralité. À titre de citoyen de Saint-Venant-de-Paquette, il a toujours tenté de maintenir une vie animée. Il est de ceux qui «renoncent à renoncer» et il parvient merveilleusement bien à attirer les gens de son entourage dans son sillon.

Le Sentier poétique, dont il est «le penseur», célèbre cette année ses 10 ans et tout le village était réuni, dimanche dernier, pour souligner cet anniversaire bien spécial. À défaut d’un pique-nique en plein-air tel que prévu au départ (encore la pluie…), les gens se sont joyeusement entassés dans la petite salle communautaire.

Le Sentier poétique constitue un véritable sentier fleuri que les visiteurs peuvent sillonner en découvrant les œuvres de nos poètes. Un lieu de silence et de paix. Un lieu de recueillement.

Mais le Sentier poétique, c’est aussi le symbole d’une population qui refuse de s’éteindre.

Ils ne sont que 110 citoyens à St-Venant, mais quand on se déplace pour assister à un spectacle au creux des vallons de ce patelin, tout le village est là en présence de nombreux parents et amis. Un peu comme c’était le cas dimanche dernier.

Lorsque Richard Séguin a suggéré l’idée d’un tel projet, il y a 10 ans, il s’est montré convaincant. Il a su rallier tout le village. Aujourd’hui, il n’en revient pas de l’engagement de tous ces gens. «C’est vraiment une belle création collective sur la base du bénévolat. C’est un concept qui réunissait des artistes, des sculpteurs, des agriculteurs, monsieur tout le monde, etc. En réalisant un tel projet, nous avons démontré que nous renonçons à renoncer. J’aime ce slogan, il est représentatif des états d’âme qui nous animent et ça se prête bien à ce que vivent beaucoup de petits villages au Québec», de confier Richard Séguin avant de prendre la parole sur l’estrade d’honneur.

En 10 ans, quelques 24 000 visiteurs se sont arrêtés pour visiter le Sentier poétique et la Maison de l’arbre. En une seule décennie, pas moins de 40 spectacles ont été présentés dans la majestueuse église de l’endroit. Pour un village de cette envergure, c’est inespéré. Ce sont 24 000 personnes qui n’auraient pas eu l’opportunité de voir ces magnifiques paysages valonneux.

Discours

Richard Séguin n’a pas manqué de souligner l’apport d’un tas de gens lors de sa brève allocution. «Tout ce qui se réalise a d’abord été rêvé», a-t-il dit d’entrée de jeu. Et Richard Séguin ne cesse de rêver.

Si bien qu’un bon matin, «des bras, du cœur, de l’imagination» ont conjugué leurs efforts en vue de concrétiser ce projet. «Certains connaissaient le passé des pierres, d’autres savaient travailler la terre, plusieurs manifestaient le désir de planter des fleurs, des poètes avaient de la poésie en tête. Bref, toutes les forces vives de la communauté étaient réunies autour d’une seule idée», a signalé Séguin aux 130 convives. «Ici, c’est un lieu ouvert aux amoureux de la poésie», a tenu à dire le citoyen de St-Venant.

Commentaires

«Tout ça c’est grâce au sens de la créativité de Richard (Séguin). Il a su s’entourer de bénévoles d’ici et d’ailleurs. Nous n’avons pas l’impression d’avoir participé à des corvées, mais d’avoir participé à des rencontres d’amis. Chacun y est allé de ses connaissances», a mentionné avec une fierté non dissimulée le maire Henri Parizeau en citant en exemple le nom de Roger Nadeau, un sculpteur de pierres

C’est Roland Lavigne qui était maire à l’époque. Même s’il ne savait pas trop où son concitoyen Séguin voulait en venir avec «ses poèmes au vent», il a embarqué à fond dans le projet. «Ça prend des idées comme celles-là pour mettre de la vie dans une petite communauté. C’est ça qui nous tient, ça donne un second souffle. Regardes, nous sommes 125 personnes réunies ici aujourd’hui, tout le village est là, le Sentier poétique représente un élément de fierté. Ça solidifie le sentiment d’appartenance», a tenu à dire Roland Lavigne, un homme qui ne recule jamais devant la tâche.

L’ex-maire en est un autre qui donne l’exemple. Un grand rassembleur. «Tout ça, c’est du bénévolat-dit-il, en parlant du Sentier poétique. Un gars comme Réal Beloin, par exemple, n’a jamais compté ses heures. Et il y en a plein d’autres comme ça», a ajouté Lavigne.

Selon lui, les petites localités comme St-Venant ne pourront pas toujours miser sur les jeunes pour maintenir une population active, il faudra aussi attirer des gens de l’extérieur, que ce soit pour quelques mois par année. «Qu’ils viennent à St-Venant, on va s’arranger pour les enraciner ici», d’émettre Lavigne avec sincérité.