Implantation d’une porcherie sur le Chemin Lacourse: un projet… propre

L’implantation d’une porcherie sur le Chemin Lacourse à Coaticook (entre le 9e rang et le chemin du 10e rang) pourra se concrétiser intégralement. Le projet présenté en consultation publique, lundi soir, à l’Hôtel de ville de Coaticook, a effectivement permis de constater qu’il rencontre tous les critères exigés, tant par le ministère de l’Environnement, que par la MRC et de la Ville de Coaticook.

À la lueur des réactions des gens présents dans la salle, le projet semble ne poser aucun problème, si ce n’est la question reliée au transport du lisier vers les terres avoisinantes.

Noël De La Bruère est le promoteur qui projette de construire deux bâtiments d’élevage porcin abritant 2800 porcs à l’engrais ainsi qu’un ouvrage d’entreposage de lisier . Et comme le stipule maintenant la nouvelle procédure, l’implantation d’une nouvelle entreprise porcine exige préalablement la tenue d’une consultation publique.

Comme l’a expliqué le maître de cérémonie, Michel Belzil, en levée de rideau, le projet a déjà obtenu l’autorisation du ministère de l’Environnement, de même que l’assentiment de la MRC et de la Ville de Coaticook, mais une assemblée d’information doit néanmoins avoir lieu afin d’en expliquer tous les détails.

Cette soirée visait donc à informer la population, principalement les gens du voisinage, sur la nature du projet, ses inconvénients (odeurs) qui en découleront et recueillir les commentaires des citoyens concernés.

C’est une présentation fort bien articulée qui a été offerte aux gens de la salle. À noter qu’il s’agissait d’une première en Estrie, à la suite de la levée du moratoire, d’où la présence de représentants de divers ministères, organismes reliés à l’environnement et l’agriculture, de même que des élus municipaux.

Hugues Ménard, aménagiste à la MRC de Coaticook, Patrick Roy du ministère du Développement durable, Réjean Boucher du MAPAQ et Guy Lussier, ingénieur agronome ont tour à tour pris la parole afin d’expliquer le projet de long en large. À tour de rôle ils se sont attardés à rappeler les règles à respecter.

Durant plus d’une heure, ces «spécialistes» ont parlé de distances séparatrices (par rapport aux résidences, cours d’eau, autre porcherie, périmètre urbain, etc), de vents dominants, d’unités d’animales, de protection des puits, impacts environnementaux, d’épandage, de certificat d’autorisation, etc.

Conformité

Il appert que tous les critères ont été respectés, d’où cette acceptation du projet par les autorités concernées. À l’aide de croquis et de tableaux, les membres du panel ont divulgué toutes les précisions. Par exemple, les bâtiments sont situés à 600 mètres de la résidence la plus près alors que la loi en exige 300 mètres. La porcherie la plus près est située à plus de 4 kilomètres alors que la loi en exige 2,5 kilomètres. Le surplus de fumier sera acheminé plus loin, sur la terre de Jean-Marc Carbonneau qui possède les étendus requises à titre de «receveur de fumier».

Une seule inquiétude a été soulevée par les gens de la salle. Robert Boutin, un producteur agricole à la retraite demeurant sur le Chemin Lacourse, et Paul Cardin, un autre résidant de ce secteur, ont tous deux contesté le chemin par lequel le promoteur entend prendre pour transporter son lisier en surplus. «Moi ce qui m’inquiète, a mentionné monsieur Boutin, c’est le transport du lisier par le Chemin Lacourse. Cette route n’est vraiment pas tracée pour ce type de circulation, elle n’est pas suffisamment large. À mon avis, il serait plus logique et sécuritaire de sortir par le rang 10. Je précise que je ne suis aucunement contre ce projet, je pense juste qu’il faudrait revoir la route par laquelle on pourrait voyager le lisier.»

Même point de vue du côté de Paul Cardin qui estime lui aussi que le Chemin Lacourse nécessiterait une transformation importante pour permettre à des véhicules de transporter le lisier. «Ça fait 33 ans que je travaille étroitement avec les producteurs agricoles (monsieur Cardin est vétérinaire) et je n’ai surtout pas l’intention de m’objecter à ce projet. Par contre, je suis persuadé qu’il serait plus court de transporter le lisier par le rang 10 que par le Chemin Lacourse. Sur le plan économique, ce serait avantageux. Et mes calculs me confirment que ce serait mieux», d’émettre Cardin. À ce sujet, le promoteur et son ingénieur-agronome, Guy Lussier se sont montrés ouverts à cette idée. «C’est une option que nous avions envisagée, dit-il, et nous sommes bien ouverts à étudier ça.» @CP>(Photo : Christian Caron)@$p> @CP>(Photo : Christian Caron)@$p>