Fermeture du Provigo: «Les perspectives n’étaient pas favorables»

Depuis un an, lorsqu’il était question du marché d’alimentation Provigo de Coaticook, les gens anticipaient l’annonce d’un agrandissement majeur. On voyait le Provigo se transformer en un immense Maxi. Bien que le dossier perdurait, les consommateurs continuaient d’entretenir beaucoup de confiance.

Or le dossier a pris une toute autre tournure la semaine dernière. Non seulement Provigo ne concrétisera pas d’agrandissement tel qu’anticipé, mais il fermera définitivement ses portes le 28 mars prochain. Les employés en ont été avisés dans la journée de mercredi dernier. Dur coup pour ces employés qui, manifestement, n’ont pas vu venir le coup.

Travaillant à la boucherie depuis trois ans, Jérémie Larochelle était encore secoué, samedi matin, lorsque rencontré par Le Progrès. «Je ne m’attendais surtout pas à ça. Je faisais une trentaine d’heures par semaine et là je me retrouve devant rien», d’émettre le jeune de 20 ans qui a appris la nouvelle dans la journée de mercredi.

Pour Mario Gadbois, un employé de longue date (14 ans), cette annonce est difficile à digérer puisque lui et sa conjointe (Sylvie Boulanger) sont à l’emploi de cette compagnie et font 40 heures par semaine. Ils appréhendent la date du 28 mars. «Nous avons eu l’ordre de ne pas commenter cette fermeture à venir. Tout ce que je peux dire, c’est que l’on voyait bien que ça roulait plus ou moins et que l’entreprise était peu rentable. Pour le reste, nous n’étions au courant de rien», indique Mario Gadbois qui estime que les dirigeants ont été correctes lors de l’annonce de cette désagréable nouvelle.

Si certains clients ont vite été renseignés sur la fermeture du Provigo, d’autres n’étaient nullement au courant. «Ca va fermer! Ah oui! Je pensais plutôt que l’on s’apprêtait à procéder à un agrandissement», a mentionné Michèle Boulé lorsque le journaliste du Progrès l’a rencontré à la sortie du magasin, samedi en avant-midi. «Je venais ici pour les spéciaux à l’occasion. Je vais maintenant tout faire chez IGA», ajoute celle-ci.

Lyne St-Jean était pour sa part informée de la fermeture à venir. «J’ai été très surprises d’apprendre ça. Je venais plus fréquemment par le passé, quand c’était géré par des gens d’ici (Marcel Gaouette et Chantal Therrien) mais je continuais de venir à l’occasion. Je ne pense pas que ça va être bon de ne miser que sur un seul marché d’alimentation chez-nous à Coaticook. C’est toujours bon d’avoir de la compétition», fait valoir madame St-Jean, une autre cliente rencontrée à la sortie du Provigo.

Perspectives d’avenir

C’est Josée Bédard, relationniste chez Provigo, qui a la tâche ingrate de confirmer la nouvelle aux journalistes. «C’est une décision difficile et courageuse de la part des dirigeants, mentionne celle-ci d’entrée de jeu. Nous avons d’abord convenu d’annoncer la nouvelle à nos employés (mercredi) et nous sympathisons beaucoup avec eux. Nous souhaitons qu’ils puissent se retrouver du travail dans leur région ou qu’ils puissent être relocalisés dans un autre Provigo ou Maxi de l’Estrie.»

C’est le 28 mars prochain que l’on procèdera à la fermeture du Provigo de Coaticook. D’ici là, tous les employés seront rencontrés afin de connaître leurs intentions. Veulent-ils idéalement se retrouver un autre emploi dans leur région ou s’ils accepteraient d’être relocalisés dans un établissement Provigo de la région sherbrookoise?

Et comment en est-on venu à cette décision de fermer le magasin alors que les consommateurs locaux s’attendaient plutôt à un éventuel agrandissement? «Quand on évalue la pertinence de maintenir un Provigo dans une région donnée, explique Josée Bédard, on regarde le marché et nous élaborons divers scénarios. Dans le cas de Coaticook, par exemple, nous avons effectivement exploré la perspective d’ériger un Maxi sur l’emplacement actuel sur la rue Wellington. Mais les perspectives à court, moyen et long terme n’étaient pas favorables. Nous avons analysé la situation sous tous ses angles, et nous en venions toujours à la même conclusion. Nous n’avions pas le choix de fermer nos portes.