Fermeture de l’église St-Marc le 30 juin

Les paroissiens de St-Marc (Coaticook) auront un grand deuil à vivre très bientôt en raison de la fermeture de leur église prévue pour le 30 juin prochain. Telle est la résolution adoptée à contre-cœur, il y a quelques semaines, par le conseil de fabrique St-Marc et laquelle a fait l’objet d’une assemblée spéciale consacrée aux paroissiens, samedi dernier.

Comme l’a expliqué en début de semaine, au Progrès le prêtre-curé Gilles Baril, plusieurs raisons ont incité les membres de la fabrique à prendre cette décision lourde de nostalgie. Ce n’est pas d’hier qu’une rumeur de fermeture circulait à St-Marc. Cette fois, c’est bien vrai! C’est terminé. Le bâtiment sera mis en vente dans les prochains jours.

La difficulté réelle de recruter de nouveaux bénévoles sur le territoire afin de répondre aux besoins pastoraux et catéchétiques du secteur St-Marc explique, en partie, cette fermeture. Mais d’autres raisons sont également invoquées pour fermer les portes définitivement.

La diminution des revenus de la CVA depuis quelques années en est une autre.

Le curé Baril fait également remarquer que la majorité des paroissiens de St-Marc fréquentent de façon régulière les autres églises de Coaticook pour la pratique dominicale hebdomadaire.

Des données démontrent effectivement qu’un nombre grandissant de paroissiens de St-Marc demandent un baptême, un mariage ou des funérailles aux églises St-Jean et St-Edmond.

De plus, l’église St-Marc présente des signes évidents de vieillissement qui nécessiteraient des travaux majeurs dans un avenir rapproché. La toiture de l’église serait notamment à refaire. Et puisque le bâtiment ne présente aucune valeur patrimoniale (selon le Fonds du patrimoine religieux du Québec), il serait vraisemblablement impossible d’obtenir les fonds requis pour la restaurer.

Par ailleurs, le sous-sol de l’église et l’église elle-même ne sont pas conformes au code de la Régie du bâtiment du Québec.

Des explications

Il va sans dire que c’est avec désolation, pour ne pas dire avec de la rage au cœur, qu’un nombre important de paroissiens ont appris la nouvelle. Ceux-ci ont d’ailleurs posé bien des questions lors de l’assemblée du 10 mars dernier. Réunion à laquelle assistaient 55 paroissiens de St-Marc.

Le curé Gilles Baril reconnaît que le ton était plutôt agressif en début d’assemblée. «Jamais un paroissien n’a demandé de fermer notre église. Vous ne vous avez pas consulté avant de prendre cette décision», aurait d’ailleurs lancé une paroissienne sur un ton accusateur dirigé vers le curé Baril.

Un des représentants de la fabrique, Rock Létourneau, a toutefois cru pertinent de signaler le désir de la fabrique de céder des locaux aux Fermières et à l’Âge d’Or. En fait, il n’est pas impossible que le bâtiment soit offert pour la modique somme de 1 $ à un organisme à but non lucratif à condition que des locaux soient réservés pour ces deux associations. Le Centre d’action bénévole sera courtisé dans les jours à venir. Cette organisation est à la recherche de lus vastes locaux depuis plusieurs mois. «Nous souhaitons maintenir de la vie dans le secteur. Ce n’est pas tout de fermer des églises, il faut aussi leur trouver une nouvelle vocation», a fait valoir le curé Baril pour justifier son idée.

Dans la même veine, il est possible que des espaces soient réservés afin d’aménager une petite chapelle afin de permettre aux paroissiens de venir se recueillir.

Et qu’adviendra-t-il des placements? À cette question, il semble désormais assuré que l’argent ne servira pas au financement des éventuels déficits de paroisses voisines. On explore plutôt la perspective de créer une fondation pour que les revenus puissent servir à des fins pastorales pour la nouvelle paroisse de Coaticook. «C’est un dur coup, c’est un deuil, il n’y a pas de bonne façon d’annoncer une telle nouvelle», avoue Gilles Baril sur un ton rempli de déception. «St-Marc s’apprête à fermer, mais ce n’est pas la dernière église à vivre un tel dénouement. Sur 120 églises dans notre diocèse, une soixantaine sont appelées à disparaître d’ici les 10 prochaines années», indique ce dernier.