Bravo messieurs Lessard et Charest

QUALIPORC est une coopérative de 115 producteurs du Québec. Nous avons bâti une usine dans le but d’abattre et de transformer nos porcs et ainsi participer aux profits substanciels générés dans le secteur d’abattage et de transformation de porcs.

En 2007, les institutions financières n’ayant pas confiance au projet, ont rappelé leur financement après un retard de paiement de seulement 18 jours. À Cause de cet événement, nous avons dû nous mettre sous la loi de la protection de la faillite. Maintenant, nous pourrions racheter l’usine du syndic pour une bouchée de pain. Mais voilà, qu’on cesse donc de nous mettre des bâtons dans les roues.

Depuis quatre ans, nous demandons au ministère de l’Agriculture du Québec, un avis sectoriel. Cet avis pourrait autoriser Investissement Québec à participer à notre nouveau montage financier. Nous en avons reçu un avis pendant la dernière campagne électorale, de la part de monsieur Yvon Vallières, ministre de l’Agriculture à l’époque. Ce qui n’avait pas été dit, c’est que l’avis était valide pour seulement deux mois…

Aujourd’hui, monsieur Laurent Lessard (ministre de l’Agriculture) refuse catégoriquement même après plusieurs demandes depuis qu’il est en poste, de nous fournir cet avis sectoriel favorable. Il prétexte qu’il y a assez d’abattoirs au Québec et que s’il y en a davantage, ça pourrait mettre en péril la rentabilité de ceux en opération actuellement. C’est comme demander à Loblaw si Wal Mart pourrait s’installer dans la même ville. Il maintien toujours, après deux manifestations publiques, qu’il n’y a pas de place pour des producteurs de porcs qui veulent faire leur propre mise en marché.

Il dira probablement bientôt aux producteurs de lait qui développent de petites fromageries ou beurreries à la ferme qu’il y en a assez et qu’Agropur et Saputo sont là pour faire la mise en marché et la transformation du lait.

Quand le sous-ministre de l’agriculture, Ernest Desrosiers, déclare : «Il y a des producteurs de porcs qui vont faire faillite, mais ce n’est pas grave, il ne faut pas déstabiliser les usines en place», c’est assez pour faire vomir…

Pour en remettre dans la soupe, après une petite enquête, on a pu apprendre qu’un des avocats qui défend Olymel dans presque toutes ses causes devant les tribunaux et à la Régie des marchés agricoles, est nul autre que monsieur arc-André Blanchard, président du Parti libéral du Québec jusqu’au 8 mars dernier. C’est assez difficile d’avoir l’appui d’un gouvernement quand le président du parti au pouvoir défend l’entreprise qui contrôle l’abattage et la transformation du porc au Québec et qui se finance avec la SGF.

Et monsieur Lessard qui affirme qu’il a agi pour l’intérêt des producteurs… Quelle farce!. La Russie est probablement mieux gérée, du moins de façon moins hypocrite…

Et la soupe n’est pas complète. À un certain moment, au cours des quatre dernières années, nous avons essayé d’avoir un rendez-vous avec le Premier ministre Jean Charest. Or, il semble qu’il faut préalablement passer par un intermédiaire puisque nous sommes seulement… des producteurs agricoles et que nous ne mettons pas d’argent dans la caisse électorale.

Nous avons enfin réussi à rencontrer cet intermédiaire. En bout de ligne, on s’est fait dire que si nous voulions avoir un entretien avec monsieur Charest, ça prenait une petite enveloppe brune avec 10 000 $ ou 15 000 $. Sinon, oubliez ça.

Alors, nous avons oublié. On a pas les moyens d’engraisser tout le monde pour pouvoir parler au Premier ministre.

Nous avons fait mention à monsieur Lessard le conflit d’intérêt entre le Parti libéral et Olymel. Résultat : nous avons eu droit à une crise digne d’un enfant de 5 ans. C’était de toute beauté de voir ça. On s’est fait traiter de tous les noms et avec un langage remplis de «sacres». Faut croire que la vérité choque.

Nous ne sommes pas malheureusement par le seul groupe de producteurs de porcs à s’être fait refuser un avis sectoriel. «Porc Délice» dans la Beauce a également subi le même sort.

Donc, comme vous pouvez le constater, c’est de la merde au MAPAQ. Tout le monde affirme que les producteurs ont avantage à s’occuper eux-mêmes de la mise en marché de leurs produits s’ils veulent survivre. Mais quand on s’y met, la mafia libérale nous en empêche. C’est écoeurant et nous sommes écoeurés et je pense que c’est le temps que les agriculteurs et les citoyens du Québec soient mis au courant un petit peu de toute cette merde qui gère notre argent et nos taxes.

Nous n’avons jamais demandé une subvention au gouvernement, nous voulons seulement avoir le droit, comme n’importe quelle autre entreprise au Québec, de négocier avec les institutions en place qui sont d’ailleurs prêtes à travailler avec nous autres, mais dont les hautes instances du gouvernement les en empêchent.

Encore une fois, BRAVO messieurs Lessard et Charest.

Louis Hébert-Estrie

Raymond D’amour-Estrie

Bernard Bégin-Beauce

Alain Beaudry-St-Valérien

Au nom des 115 actionnaires de QUALIPORC.