Un rayon de soleil dans la vie de Livia

GÉNÉROSITÉ. Tout l’été, la petite Livia, 6 ans, a pu s’amuser dans son nouveau module de jeux et sur son trampoline. Ne serait-ce que quelques instants, toutes traces de son autisme disparaissent quand elle saute, glisse ou escalade la structure de bois. Tout ça grâce à la générosité du Club Lions de Johnville.

En tout, les installations auront coûté 3000 $. Cette somme a été amassée par l’organisme lors de son tournoi de balle-molle Rêve d’un enfant, tenu un peu plus tôt cette année. «Ç’a été une bénédiction pour nous, mais aussi un gros soulagement, affirme la mère de Livia, Valéry Pelletier. Non seulement c’est un beau coup de pouce financier, mais c’est aussi une aide au point de vue psychologique. Tu vois que tu n’es pas tout seul là-dedans et qu’il y a des gens dans la communauté qui veulent bien te donner un coup de main.»

«Ils sont véritablement la générosité incarnée», image le papa la jeune fille, Marco Roy.

La petite famille, qui habite Dixville, souhaitait depuis quelque temps offrir à ses enfants un module de jeux fait sur mesure pour eux. «Il y a d’abord la taille de Livia. Elle n’a peut-être que six ans, mais elle est aussi grande qu’un enfant de huit ans, explique sa mère. Il y a aussi le fait que nous sommes en campagne, dans un grand espace, où les grands vents ne sont pas rares. Une fois, j’avais installé un module de balançoires et en l’espace d’une semaine, il avait été renversé et avait brisé en deux.»

La vie avec un enfant autiste

En plus des contraintes que vivent tous les parents, avoir un enfant autiste impose des obstacles supplémentaires. «La vie est un peu plus compliquée, mais on "deal" bien avec ça, fait savoir Valéry. Livia a un vocabulaire d’à peu près une soixantaine de mots. On ne peut pas encore avoir de conversation élaborée avec elle, mais elle a une mémoire phénoménale. La motricité, c’est sa force. Jusqu’à tout récemment, on travaillait sur ces petites crises de rage instantanées. Elles pouvaient durer jusqu’à une minute. Mais là, c’est passer à des plus petites d’environ trois à cinq secondes. Pour nous, c’est instinctif. Quand on sent le volcan monter, on se met des barrières pour ne pas exploser. Pour elle, c’est plus difficile. Elle apprend tranquillement à gérer ses émotions.»

Cette année, Livia a effectué sa première rentrée à l’école Sacré-Cœur, où elle est accompagnée de sept autres amis. «On voit vraiment une belle progression chez elle. Comme chez tous les enfants autistes, la progression se fait en paliers et non en courbes. Elle peut apprendre un paquet d’affaires, puis stagner. Voilà pourquoi il est important d’avoir une certaine stabilité dans sa routine, d’où l’importance aussi d’avoir les jeux dans notre cour», estiment les parents.

Valéry et Marco sont aussi les parents de Médérick, qui, lui aussi, est atteint d’une forme d’autisme, appelée Asperger. Malgré tout, ils voient l’avenir avec optimisme. «On veut simplement que nos enfants continuent d’avancer. Notre but ultime, c’est qu’ils soient capables de prendre soin d’eux-mêmes. On pense qu’ils vont y arriver, même si on doit prendre des détours avec eux», philosophent-ils.