Trois livres teintés de l’amour de Compton

LITTÉRATURE. Un livre peut-il représenter un produit régional, au même titre qu’une pomme qu’on cueille dans un verger? L’analogie tient la route à en croire les auteurs Benoit Bouthillette et Danielle Goyette, dont les derniers-nés se retrouvent sur les tablettes des librairies depuis quelque temps.

«Dans les deux cas, nous avons des produits qui nourrissent. Pour l’un, c’est l’estomac. Les nôtres nourrissent l’imaginaire», s’amuse à expliquer M. Bouthillette.

Il y a un peu plus d’un an, sa conjointe et lui ont décidé d’emménager à Compton, passant ainsi de l’anonymat d’une grande ville comme Brossard vers la chaleur d’une plus petite communauté. «Nous sommes pas mal plus heureux qu’on ne l’aurait pensé. C’est un réel bonheur d’être ici. De notre atelier, nous avons une vue extraordinaire sur la Vallée et ses merveilleux couchers de soleil», note Mme Goyette.

Pour présenter leurs plus récents ouvrages, les Comptonois d’adoption ont opté de faire une petite «fête» (n’utilisez pas le terme lancement, ils le détestent!) au verger Le Gros Pierre, là où ils occupent également un boulot. Dix ans après la parution des premières aventures du détective Benjamin Sioui, son créateur, Benoît Bouthillette, signe «L’heure sans ombre». Il transporte ainsi ses lecteurs au cœur d’une enquête dans un Cuba post-embargo et très moderne. «Oui, ç’a pris du temps avant que je n’écrive une suite, admet-il. J’avais commencé le roman il y a dix ans, mais je ne le sentais pas. Ce n’était pas dans mes tripes. Je n’arrivais pas à écrire ce que je voulais. C’était trop littéraire, avec des phrases trop longues, qui tombaient souvent dans le joual. Benjamin est un être romanesque. Il a besoin de place. Et, maintenant, c’est exactement où j’en suis rendu dans ma démarche.»

Le lecteur découvrira-t-il qui se cache derrière les mystérieuses disparitions d’enfants? «Il reste quelques encore quelques histoires en suspens. Avant d’arriver à la fin, le rythme est plus "smooth". Il y a de la langueur. Mais, dans les dernières pages, Benjamin est vraiment en "tabarnak" et ça devient une lecture d’urgence. Et c’est dans cette thématique que l’histoire se poursuivra au Mexique, au Québec ainsi qu’à Miami», note celui qui prévoit la suite de son roman au printemps 2017.

Loups-garous et fantômes

Quant à Danielle Goyette, l’auteure poursuit sa collection «As-tu peur?» qu’elle a entamée l’an dernier avec la présentation de deux volumes sur les loups-garous et les fantômes. «Il y a vraiment une demande chez les jeunes pour tout ce qui est insolite et surnaturel, admet-elle. Ils aiment bien avoir peur. Dans le livre, je dirais qu’il y a environ 80 % de fiction, où on s’amuse avec des menus pour ces créatures ou encore à trouver quel genre de métier elles pourraient occuper dans le monde réel. L’autre partie est plus sérieuse et documentée avec des faits véridiques.»

Deux autres volumes sont prévus dans cette collection à l’Halloween 2016.

Que ce soit le détective Benjamin Sioui ou encore les deux nouveaux êtres surnaturels, gageons qu’il y aura encore un peu de Compton dans leurs nouvelles aventures.