Ils font partie des meubles depuis 60 ans

COMMERCE. Le paysage commercial a bien changé depuis 60 ans à Coaticook. Cependant, une chose est demeurée la même depuis tout ce temps. Lorsqu’on entre au magasin du 45, rue Main Ouest, au centre-ville, on peut toujours tomber sur l’équipe de Meubles Dupuis et fils.

L’entreprise familiale a été fondée en 1955 par Denis Dupuis. Avant même qu’on y installe cette bannière, on y vendait aussi des accessoires pour la maison. «L’un des premiers commerces à s’être installé ici, c’était W. Labarre, vers la fin des années 1890 ou au début des années 1900, se souvient François Dupuis, l’actuel copropriétaire. Juste avant nous, c’était la famille Bissonnette qui l’opérait. Un jour, Jean a pensé à mon père [Denis] pour lui vendre son magasin, parce qu’il n’avait pas de relève. À l’époque, il avait 25 ans. Il travaillait dans une épicerie et était impliqué dans la communauté. C’est un peu M. Bissonnette qui a dicté notre voie.»

Bien évidemment, les produits offerts ont bien changé depuis le temps. Lorsque le paternel est entré en poste, les fours au bois et à l’huile étaient de mise. Puis, ce dernier a vu la révolution des cuisinières électriques. Et c’est sans parler des ensembles laveuse-sécheuse. Au cours des trente dernières années, l’item qui s’est le plus démarqué est sans contredit le four micro-ondes. «Les gens se les arrachaient et ça coûtait une véritable fortune, mentionne M. Dupuis. On était toujours en rupture de stock. C’était la bébelle que tout le monde voulait avoir. On a connu un petit boom. C’est drôle, car, aujourd’hui, tu peux en avoir un pour une cinquantaine de dollars. Mis à part le micro-ondes, c’est difficile de penser à une autre chose qui a marqué notre histoire, peut-être les inclinables. Il n’y a pas eu une grande révolution comme dans le monde de l’électronique où les tablettes, les cellulaires et l’internet ont complètement changé la donne.»

Autre changement observé par les dirigeants de Meubles Dupuis et fils au fil du temps: les habitudes de consommation. «Les appareils d’aujourd’hui sont plus performants, mais ont une durée de vie plus courte. Avant, on achetait une table pour la cuisine et ça durait 25 ou 30 ans. Il n’y a pas si longtemps, les gens se disaient, ce n’est pas grave, lorsque je vais peinturer, je vais changer les meubles. Par contre, on commence à sentir un léger ras-le-bol à ce niveau. Les gens posent de plus en plus de questions et cherchent des items qu’ils vont utiliser plus longtemps et qui sont plus durables. Il y pense, mais souvent, le portefeuille ne suit pas nécessairement.»

Mine de rien, Meubles Dupuis et fils existe depuis plus de 60 ans à Coaticook, ce qui représente une éternité dans le monde commercial. Comment les gens qui dirigent l’entreprise ont-ils bien pu tirer leur épingle du jeu? «C’est simple, répond M. Dupuis. Il faut fondamentalement aimer ce qu’on fait. On a aussi dû s’adapter au marché.» Rappelons qu’à une certaine époque, ils étaient un peu plus de cinq commerces de meubles à opérer sur le territoire coaticookois. On n’a qu’à penser aux Lebel, Vanasse, Charest et Légaré du milieu. Et, plus récemment, dans les années 1990, un commerçant de Cookshire amenait Le Petit géant du meuble au centre-ville, dans le local maintenant occupé par le Centre de conditionnement physique de Coaticook.

Un regard vers l’avenir

L’équipe de Meubles Dupuis et fils aimerait bien faire partie du paysage commercial coaticookois encore longtemps. «On souhaite bien évidemment la continuité, souligne M. Dupuis. Le défi, c’est de continuer à trouver ce dont les gens ont besoin. Il y a 20 ans, tout le monde disait qu’il fallait se spécialiser. Concentre-toi sur une chose et tu seras gagnant, disait-on. Aujourd’hui, ce sont les généralistes qui tirent leur épingle du jeu. Chose certaine, peu importe les changements qui nous attendent, on ne dénaturera pas notre offre. On veut garder la même approche. C’est ce qui nous a permis de survivre jusqu’ici après tout.»