Les Comptonois ont soif d’information sur le projet d’AgriBioKem

BIOGAZ. Le projet d’AgriBioKem de transformer l’ancienne école des Arbrisseaux en usine de biogaz suscite la curiosité des citoyens de Compton. Plus d’une soixantaine d’entre eux ont tenté de trouver réponses à leurs questions lors d’une rencontre d’informations tenue le 18 février dernier.

D’entrée de jeu, les dirigeants du projet nommé CH4+ ont présenté les grandes lignes de leur défi. L’entreprise Anaergia se chargera de la production des trois digesteurs, qui seront installés derrière l’ancienne école. Celle-ci en possède plus de 3000 installés un peu partout dans le monde. On y traitera plus de 90 000 tonnes d’intrants annuellement, ce qui représente environ 3,3 MégaWatt. Les résidus agroalimentaires (52 %), les cultures des terres en friches (26 %), les autres générateurs de matières organiques, comme les villes, (19 %) ainsi que le lisier de porc (3 %) seront utilisés dans le procédé. Au final, on aura du biométhane, des fertilisants, du gaz naturel compressé, du biohydrogène ainsi que du gaz naturel. Les promoteurs ont cependant été incapables de nommer avec précision la provenance de leurs intrants.

Côté impact, on promet qu’il n’y aura aucun bruit ni odeur nauséabonde. Entre dix et 15 camions devraient transiger à la future usine de façon quotidienne, principalement en semaine. On construira également un gazoduc pour aller rejoindre celui de Waterville. «Il y a aussi un très faible taux de risque pour la sécurité, indique l’ingénieur Denis Primeau. J’ai fait de nombreuses recherches et je n’ai trouvé aucun incident malheureux.»

Quant aux impacts environnementaux, l’eau rejetée par l’usine sera traitée pour qu’elle ressorte avec des standards semblables à ceux de l’eau potable, dit-on. «On pourrait même la boire», souligne le président du conseil d’administration d’AgriBioKem, Denis Loubier.

Les administrateurs ont aussi présenté un échéancier du projet. On prévoit la construction de l’usine au printemps 2016. Cette étape devrait s’échelonner de huit à dix mois. Sa mise en service devrait être à l’automne 2017. «Il s’agit d’un calendrier logique et réalisable», note M. Primeau.

«On veut être mieux informés»

Malgré les nombreux renseignements offerts lors de la rencontre, plusieurs citoyens sont demeurés sur leur appétit. «Je suis contente d’avoir certaines informations, mais ça ne vous donne pas nécessairement carte blanche, a lancé Michèle Lavoie. C’est facile de nous dire croyez-nous. Vous faites affaire avec une population qui est en droit d’obtenir tous les détails du projet. Pour le moment, on est bien loin d’être informé correctement.»

«Tous les projets du genre sont mis en place pour résoudre une problématique. Le vôtre, j’ai de la difficulté à la trouver», fait part Monique Clément, qui est aussi spécialiste des sujets environnementaux à la MRC de Coaticook.

«Vous savez, d’ici 2020, il sera interdit d’enfouir les matières organiques, réplique Denis Loubier. Il faut trouver une solution et nous en offrons une.»

L’ex-directrice générale du Centre local de développement de la MRC de Coaticook, Marjorie Tyroler a demandé aux administrateurs de dévoiler les investisseurs de ce projet évalué à 34 millions de dollars. Une réponse plutôt vague a été donnée à savoir que des rencontres sont présentement en cours pour trouver de nouveaux partenaires.

«Toutes les questions que vous posez, ça fait deux ans qu’on se les pose aussi, conclut André Therrien, membre du conseil d’administration du projet. Nous sommes allés chercher des leaders mondiaux pour s’assurer du succès du projet.»

Les promoteurs ont bien voulu organiser une autre rencontre avec la population afin d’éclaircir leurs questionnements.