Une deuxième vie pour Patrick Morin

SANTÉ. Ceux qui n’ont pas vu Patrick Morin depuis quelque temps auront droit à toute une surprise lorsqu’ils le croiseront de nouveau. Le coordonnateur des services de maintien à domicile et de dépannage du Centre d’action bénévole de la MRC de Coaticook a récemment subi une chirurgie qui lui a pratiquement sauvé la vie… et qui lui a permis de perdre la moitié de ses 425 livres.

Le Coaticookois de 42 ans ne passe pas par quatre chemins pour décrire la situation dans laquelle il se trouvait avant de passer sous le bistouri, en août 2012. «Je souffrais d’obésité morbide, avoue-t-il. J’ai toujours été atteint d’un surplus de poids depuis l’âge de huit ans. C’était un problème héréditaire. J’ai fait toutes sortes de régimes, en passant par tous les exercices possibles, mais rien ne fonctionnait.»

«Mon père est décédé à l’âge de 49 ans d’une crise cardiaque. Ça m’a donné un grand coup et c’est ce qui m’a poussé à faire des démarches un peu plus poussées dans ma quête de perte de poids», ajoute-t-il.

Vers la fin des années 1990, Patrick Morin débute ses recherches. «Il y avait des chirurgies à l’époque, mais celles-ci venaient avec beaucoup de complications. Quelques années plus tard, j’ai vu un reportage sur la chirurgie bariatrique et, en 2009, j’ai débuté le processus pour ce genre d’opération.»

Avant d’entrer en chirurgie, M. Morin a été suivi pendant plusieurs mois par une équipe de spécialistes. On l’appelle la dérivation gastrique. Elle constitue à rapetisser l’estomac de 75 % de sa taille (l’organe n’est plus qu’un tuyau, plutôt qu’une «poche») ainsi qu’à l’ablation de 120 centimètres d’intestin.

L’opération a été qualifiée de succès. «Je n’ai jamais eu peur et j’avais pleinement confiance aux professionnels qui s’occupait de moi. Aujourd’hui, je me sens beaucoup mieux. J’ai aussi plus d’énergie pour faire des activités, même si j’étais passablement actif avant l’opération. Je peux maintenant monter des escaliers ou même attacher mes chaussures sans être essoufflé. Et je peux m’assoir en indien, chose que je n’avais pas faite depuis que j’étais au primaire. Bref, tout est beaucoup plus facile.»

Avant d’être opéré, Patrick Morin pesait 425 livres. «J’avais un indice de masse corporelle de 63, alors que la moyenne est de 30.» Aujourd’hui, la balance indique 243 livres.

S’il peut crier victoire, il faut tout de même qu’il fasse encore attention, surtout lorsqu’on sait qu’environ une personne sur quatre reprend son poids d’origine. «Je porte une attention particulière aux exercices ainsi qu’à ce que je mets dans mon assiette. Au début, j’ai dû réapprendre à manger, comme un bébé. Je n’avais droit qu’à des purées. Aujourd’hui, j’essaie de me contenter de plus petites portions, mais c’est correct, car vu la petitesse de mon estomac, je n’ai pas toujours faim. J’essaie d’éliminer tout ce qui est pétillant ou encore les guimauves, car ça fait gonfler l’estomac. Cet organe, c’est un muscle, donc, il peut encore s’étirer et reprendre sa forme initiale.»

Le coordonnateur des services de maintien à domicile et de dépannage au CAB de la MRC de Coaticook a bien voulu partager son expérience de façon publique. «Je le fais depuis les touts débuts, rigole-t-il. Il y a des gens qui me connaissent et qui ont longtemps hésité avant de m’approcher, car ils n’étaient pas certains que c’était moi. J’en suis très heureux. C’est signe que mes démarches ont porté fruits. Je ferai tout en mon pouvoir pour continuer dans cette lignée.»