Une nouvelle variété de pommes pousse à Compton

VERGER. Les amateurs de pomme connaissent tous les McIntosh, Spartan et Cortland de ce monde. Dans quelques jours, leurs papilles devront s’habituer à une nouvelle variété 100 % québécoise, qui pousse présentement dans un verger de la région. Plein feu sur la Rosinette.

Cette pomme n’a pas fait son apparition au Gros Pierre de Compton du jour au lendemain. Elle est plutôt le fruit d’un long procédé de création fort laborieux, mis au point par le regroupement La pomme de demain, dont fait partie le verger de Compton. «Ça fait une vingtaine d’années que nous travaillons sur ce fruit. Pour en arriver à la cueillette et à l’accueillir chez nous, on est passé par de nombreuses étapes», signale le copropriétaire de l’endroit, Gaétan Gilbert.

La Rosinette est d’abord «née» d’un croisement, en mai 1994, entre un hybride du New Jersey et un pommier inconnu. De nombreuses procédures ont été nécessaires pour croquer dans ce fruit, comme la récolte, le prélèvement des pépins, la stratification et le semis de ceux-ci, le transfert en parcelles expérimentales, la greffe de la variété sur pommiers nains, permettant de connaître ses capacités de production, et, finalement, l’exploitation en verger.

Au Gros Pierre, on compte 250 pommiers qui produiront des fruits Rosinette. «Ces pommes permettront d’étirer la saison encore davantage puisqu’on pourra les offrir dans les premiers jours d’octobre. Ce sont des marchés que l’on aime bien développer. Si cette variété devient populaire, on pourrait planter davantage d’arbres.»

Cette pomme 100 % Québec est caractérisée par sa couleur rouge lavé et strié sur un fond jaune crème, par sa chair blanche, parfois teintée de rose à maturité, ainsi que par sa saveur sucrée et fruitée, relevée d’une touche d’acidité. «Au sein de notre organisme, on a souvent fait des tests à l’aveuglette, où nous avions pelé les pommes pour ne pas connaître la variété. La Rosinette est souvent sortie gagnante parmi tous les goûteurs. Je pense que c’est une pomme que les gens aimeront beaucoup.»

Questionné à savoir pourquoi le verger Le Gros Pierre participe aux recherches de La pomme de demain, M. Gilbert indique que son établissement aime bien agir comme une maison du savoir. «On est un genre d’université, en ce sens où on aime bien transmettre nos connaissances aux gens. On leur parle de nouvelles variétés. C’est important qu’ils sachent qu’il y a d’autres types de pommes. Ils sont de plus en plus ouverts aux découvertes. Et ça se voit aussi dans nos assiettes.»